raids israéliens sur Khan Younès au lendemain du "désastre" des réservistes tués
L'armée israélienne, qui a perdu 24 soldats mardi – dont 21 réservistes –, soit le plus lourd bilan humain enregistré en une journée depuis le début de son offensive à Gaza, bombarde mercredi le secteur stratégique de Khan Younès sur fond de pourparlers "sérieux" en vue d'une trêve avec le Hamas. Suivez en direct les derniers développements au Proche-Orient.
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LE POINT SUR LA SITUATION - Des témoins palestiniens ont fait état de tirs d'artillerie israéliens près de l'hôpital Nasser à Khan Younès, principale ville du sud du territoire où se cachent, selon Israël, les dirigeants locaux du Hamas.
Des combats acharnés continuent à opposer mardi 23 janvier l'armée israélienne - qui a déclaré la perte de 24 soldats au cours de la journée de lundi - et le Hamas à Khan Younès, dans le sud de Gaza, sur fond de tractations pour mettre la guerre sur «pause» quelques semaines, à défaut de solution à plus longue échéance. Le Figaro fait le point sur le conflit entre Israël et le Hamas.
24 soldats israéliens tués en une journée
L'armée israélienne a annoncé mardi avoir perdu, en une seule journée, 24 hommes au combat à Gaza dont 21 réservistes, la journée la plus meurtrière pour Israël depuis le début de son offensive terrestre sur le territoire palestinien le 27 octobre. Les réservistes sont tous tombés lors d'une seule et même attaque menée lundi par le Hamas. La barre symbolique des 200 militaires israéliens tués depuis le 27 octobre avait été franchie lundi. Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a annoncé une enquête sur ce «désastre». Les forces israéliennes «ont ouvert une enquête sur le désastre. Nous devons tirer toutes les leçons et tout faire pour préserver la vie de nos combattants», a déclaré Benyamin Nétanyahou dans un communiqué, évoquant «l'un des jours les plus durs» depuis le déclenchement de la guerre.
Daniel Hagari, porte-parole de l'armée, a fait état d'une frappe par lance-roquettes RPG contre un tank, positionné à proximité de deux bâtiments de deux étages que l'armée voulait raser. «Les forces œuvraient pour détruire les bâtiments et les infrastructures terroristes (...), à 600 mètres de la frontière» entre Gaza et Israël, a expliqué l'officier lors d'un point de presse télévisé.
«Vers 16 heures, une roquette RPG aurait été tirée par des terroristes sur un char qui assurait la sécurité de la force», a-t-il poursuivi. «Au même moment», une explosion a soufflé les deux bâtiments «qui se sont effondrés en un instant, alors que la majeure partie de la force était encore à l'intérieur ou à proximité». Les bâtiments avaient été lourdement minés en vue de leur destruction. La raison pour laquelle ils ont explosé plus tôt que prévu n'avait pas été déterminée mardi.
L'armée a publié en début de journée l'identité des réservistes, les uns après les autres, sur son site internet. «Nous avons travaillé pour localiser les victimes jusqu'aux dernières heures», a déclaré l'officier en mentionnant la difficulté des opérations d'extraction des corps, ensevelis sous les décombres. «La guerre a un prix lourd, voire très lourd. Nos réservistes ont sacrifié ce qui leur était le plus cher pour que nous puissions tous vivre ici en toute sécurité.»
Le rejet par Israël de la solution à deux États est «inacceptable», dit le chef de l'ONU
Le rejet par le gouvernement israélien d'une solution à deux États, avec un État palestinien indépendant aux côtés d'Israël, est «inacceptable» et risque de «prolonger le conflit», a déclaré mardi le secrétaire général de l'ONU devant le Conseil de sécurité. «Le rejet clair et répété la semaine dernière de la solution à deux États au plus haut niveau du gouvernement israélien est inacceptable», a estimé Antonio Guterres.
Un émissaire de Biden au Moyen-Orient pour discuter des otages et d'une nouvelle pause à Gaza
Brett McGurk, conseiller de Joe Biden pour le Moyen-Orient, se trouve dans cette région pour discuter d'une «pause» dans les hostilités à Gaza afin de libérer des otages enlevés par le Hamas, a dit mardi un porte-parole de la Maison-Blanche.
L'émissaire du président américain «se trouve au Caire» mardi et fera d'autres étapes dans la région, et «l'une des choses dont il discute est le potentiel d'un nouvel accord de libération des otages, ce qui nécessiterait une pause humanitaire d'une certaine durée», a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.
Des ex-otages témoignent d'«abus » devant une commission sur les violences sexuelles
D'anciennes otages israéliennes, retenues dans la bande de Gaza après l'attaque du Hamas, ont témoigné mardi des «abus» endurés durant leur captivité devant une commission parlementaire sur les violences sexuelles, affirmant avoir été traitées comme des «marionnettes».
«J'étais là-bas 51 jours et il n'y a pas eu un moment où nous n'avons pas été confrontées à toutes sortes d'abus», a déclaré Aviva Siegel, capturée le 7 octobre dans sa maison de Kfar Aza, dans le sud d'Israël. Aviva Siegel s'exprimait lors d'une audition parlementaire consacrée aux violences sexuelles commises par des combattants palestiniens depuis le début de la guerre. Leurs ravisseurs ont transformé, selon ses dires, «hommes et femmes en marionnettes (...) avec lesquels ils peuvent faire ce qu'ils veulent quand ils veulent».
«Je l'ai vu de mes propres yeux. Je n'ai pas seulement vu, j'ai ressenti ce que ces femmes ont vécu comme si elles étaient mes filles», a affirmé la sexagénaire. «Les hommes vivent la même chose que les femmes», a-t-elle ajouté. «Le sentiment sur place est d'avoir été oubliés, qu'on nous a abandonnés», a déclaré une autre ex-otage, Chen Goldstein-Almog.