Avec 245 sièges, la coalition présidentielle Ensemble! obtient une majorité toute relative, loin des 289 députés synonymes de majorité absolue à l’Assemblée nationale. "C'est bien moins qu'espéré", a reconnu Gabriel Attal, le ministre des Comptes publics. Et c'est surtout une plongée dans l'inconnu pour Emmanuel Macron, qui ne sait pas comment il va gouverner le pays.
Cette situation est inédite depuis le passage au quinquennat. Emmanuel Macron ne pourra pas appliquer la politique pour laquelle il a été élu à la présidentielle. Il va se produire un changement de logiciel total où il ne sera plus question de savoir si tel projet de réforme pourra être voté en négociant bien, car tous les textes seront forcément différents, avec une ambition moins forte pour espérer des majorités de circonstance.
"Il faut que les Français mesurent les conséquences de leur vote"
Quelques lois seront votées avec le soutien de la droite, quelques autres avec celui de la gauche. Il y aura donc un risque que ces partis ne jouent pas le jeu. C'est pour cette raison que plusieurs ténors de la nouvelle majorité appellent à tendre la main à la droite, 64 députés sans aucune certitude de réussite. De toute façon, comme le confie ce conseiller à l'Élysée : "Notre stratégie est de ne pas bouger, d'essayer d'avoir des majorités d'opportunité. Il faut que les Français mesurent les conséquences de leur vote. Ça va être le chaos. Et puis ensuite, on nous suppliera de dissoudre l'Assemblée nationale pour sortir de cette ZAD".
"Ce quinquennat sera totalement ingouvernable"
Emmanuel Macron se retrouve donc coincé à l'extérieur de sa majorité par le Rassemblement national (RN) et les partis de la Nupes, mais aussi à l'intérieur même de sa propre formation, avec Édouard Philippe, 26 députés, et François Bayrou, 46, qui ont désormais un potentiel pouvoir de nuisance considérable, sans eux, rien ne peut être voté. Un proche d'Emmanuel Macron conclut : "Il n'y a pas de mystère, ce quinquennat sera totalement ingouvernable".
Europe1