France: vers une forte baisse du pouvoir d'achat, selon l'OFCE
L'Observatoire français des conjonctures économiques estime ce jeudi que le pouvoir d'achat des ménages va baisser de 0,8% en 2022.
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L'inflation continue de toucher le porte-monnaie. Le pouvoir d'achat des ménages français devrait se contracter en moyenne de 0,8% cette année du fait de la hausse des prix, prévoit l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), et cela, malgré les mesures de soutien déjà déployées ou annoncées par le gouvernement. Avec une inflation estimée en moyenne à 4,9% sur l'année et une croissance économique ramenée à 2,4%, "cette contraction du pouvoir d'achat va peser sur la dynamique de reprise à travers la faible dynamique de la consommation des ménages", juge l'OFCE, qui a publié ce jeudi ses nouvelles prévisions économiques pour 2022.
Selon l'OFCE, pour s'adapter à cette perte de pouvoir d'achat, les ménages vont surtout encore freiner leur consommation, qui a déjà reculé de 1,5% au premier trimestre, malgré la forte épargne accumulée par certains foyers durant la pandémie de Covid-19. Le taux d'épargne devrait encore atteindre 16,7% cette année. "Les ménages continuent à épargner près de deux points de plus qu'ils ne le faisaient par le passé (avant la pandémie, NDLR)", a souligné Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyse et prévision de l'OFCE.
Des mesures de soutien équivalentes à 1,7 point de PIB
Ces prévisions tiennent compte des aides débloquées depuis la fin 2021 pour atténuer l'impact de l'inflation sur les ménages, et celles promises par Emmanuel Macron qui entreraient en vigueur après les législatives (hausse de 4% des retraites et prestations sociales, augmentation de la rémunération des agents publics que l'OFCE estime à 2%, chèque alimentaire, prolongation du bouclier tarifaire et de la remise carburant). L'OFCE fait aussi l'hypothèse d'une augmentation de 3,6% des salaires cette année.
L'ensemble de ces mesures permettraient de réduire sur 2022 de 2,1 points la hausse des prix, pour une dépense représentant 1,7 point de PIB, soit environ 40 milliards d'euros. En particulier, la revalorisation de 4% des prestations sociales "va permettre de limiter très fortement les pertes de pouvoir d'achat" pour les ménages qui les perçoivent, souligne Mathieu Plane.