Incident grave lors du vol New York-Paris : que s’est-il passé à bord ?
Un Boeing 777 d’Air France, sur le point d’atterrir à Roissy mardi, a remis les gaz. Selon les pilotes, les commandes ne répondaient plus.
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Un sérieux incident s'est déroulé mardi 5 avril sur le vol Air France AF011 entre New York et Paris. Peu avant 10 heures, l'avion, un Boeing 777, était sur le point d'atterrir à Roissy-Charles-de-Gaulle et évoluait en approche, à 370 mètres d'altitude, lorsque les pilotes se sont aperçus que l'appareil ne répondait plus et ont dû remettre les gaz en urgence.
Le Bureau d'enquête et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA) annonce mercredi 6 avril dans un communiqué ouvrir une enquête de sécurité pour "incident grave". Air France confirme à franceinfo que "l'équipage du vol AF011 reliant New York JFK à Paris - Charles de Gaulle a interrompu sa séquence d'atterrissage et effectué une remise de gaz lors de l'approche" de l'aéroport parisien. L'équipage a pu poser l'avion "normalement après une seconde approche".
Dans un document audio diffusé sur Twitter [à écouter ci-dessous], on entend les pilotes, visiblement stressés, échanger avec la tour de contrôle ainsi que des sons d'alarme. "Stop, stop", dit l'un des pilotes à son collègue, d'une voix stressée. "Je vous rappelle", dit-il ensuite à la tour de contrôle qui le contactait. "On a remis les gaz, 4 000 pieds (environ 1 300 mètres), on va les maintenir, on va vous rappeler", dit-il ensuite. L'équipage retrouve la maîtrise de l'appareil et reprend de l'altitude. L'un des pilotes explique alors qu'il a eu un "problème de commandes de vol" et que "l'avion a fait à peu près n'importe quoi".
Le BEA parle "d'instabilité des commandes de vol en finale, de dureté des commandes et d'oscillations de trajectoire". La remise de gaz "est une procédure normale qui va dans le sens de la sécurité", explique Air France à franceinfo. "Les équipages sont formés et régulièrement entraînés à ces procédures pratiquées par l'ensemble des compagnies aériennes afin de garantir la sécurité des vols et des passagers qui sont des impératifs absolus pour Air France", ajoute la compagnie, qui dit "comprendre et regretter l'inconfort ayant pu être ressenti par les clients" présents à bord de l'appareil.
Le BEA a ouvert une enquête de sécurité pour cet incident et a demandé l'immobilisation de l'appareil. Les boîtes noires contenant l'enregistrement des données du vol (FDR) et des conversations dans le cockpit (CVR) ont été récupérées et sont "en cours d'analyse", selon le BEA. Les agents de la tour de contrôle et les membres de l'équipage seront entendus la semaine prochaine, indique le BEA à franceinfo.