Covid 19 Ponts de mai, variants BA.4 et BA.5
En France, plusieurs scientifiques redoutent un rebond des contaminations de Covid-19 à l'automne prochain. Outre la dissipation progressive des effets de la vaccination, l'arrivée potentielle des variants BA.4 et BA.5 sur le territoire national pourrait relancer la circulation virale.
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L'accalmie est-elle déjà terminée? Après la fin sixième vague d'épidémie de Covid-19, les chiffres des contaminations repartent doucement à la hausse depuis la fin du mois de mai.
Selon le dernier bulletin de Santé public France (SPF), le nombre de cas quotidien augmente : +10% mardi, +19% mercredi et même +20% jeudi. Longtemps en baisse, la courbe du taux d'incidence s'inverse, avec un taux de 226,9 pour 100.00 habitants le 31 mai, soit une augmentation +2,4% sur sept jours.
La France compte désormais 25.130 de personnes infectées au Covid-19 par jour, une augmentation de 20% sur une semaine selon les chiffres de la Direction générale de la santé.
Des cousins du variant BA.2
Si les week-ends de pont du mois de mai peuvent expliquer en partie cette hausse, et les relâchements des gestes barrières, elle pourrait aussi être liée à l'apparition de nouveaux variants issus de la souche Omicron, les BA.4 et BA.5. Ce sont des cousins du BA.2, responsable de la vague de contaminations du mois d'avril.
Détectés tous deux en Afrique du Sud en janvier, ils sont très proches génétiquement des précédents variants. Toujours très contaminants, ils sont présentés comme moins virulents que leurs prédécesseurs et, de facto, ils entraineraient beaucoup moins de formes graves et d'hospitalisations.
Depuis le mois de mai, les BA.4 et BA.5 sont à l'origine d'une forte hausse des contaminations au Portugal, où le BA.2 n'aurait que peu circulé au contraire de chez les autres voisins européens.
Une immunité en plus de celle du vaccin
"L'avantage de croissance actuellement observé pour BA.4 et BA.5 est probablement dû à leur capacité à échapper à la protection immunitaire induite par une infection ou une vaccination antérieures", écrit dans un rapport le Centre européen de contrôle des maladies publié le 13 mai dernier.
En clair, les personnes déjà infectées par le BA.2 pourraient bénéficier d'une immunité en plus de celle conférée par le vaccin. Plutôt une bonne nouvelle pour la France, où la souche BA.2 a beaucoup circulé au printemps. Actuellement, les deux nouveaux variants représentent environ 15% des nouvelles contaminations et devront être majoritaires d'ici mi-juin.
"Difficile de prédire l'ampleur"
Si l'augmentation des cas est bien là, elle reste pour le moment contrôlée, "la tendance est à la stabilisation" prévient SPF. Mais l'épidémiologiste et membre du conseil scientifique, Arnaud Fontanet, avoue dans les colonnes du Parisien qu'il est "très difficile de prédire l'ampleur" de cette nouvelle vague, car "aucune explication unique ne peut se dégager".
Côté hospitalisation, l'heure n'est pas à la panique. Si les cas augmentent, les services hospitaliers ne sont pour le moment pas en alerte. "Les signaux en provenance du Portugal et d’Afrique du Sud sont plutôt rassurants: on ne s’attend pas à une vague importante dans les hôpitaux", souligne toujours Arnaud Fontanet, ce coup-ci au Monde. Le taux de nouvelles hospitalisations liées au Covid le 29 mai s'élève à 1,9%.