Arabie saoudite : 41 jeunes chiites décapités dans une exécution de masse
L'Arabie saoudite a exécuté, samedi 12 mars, 81 personnes, dont 41 jeunes chiites, pour avoir participé de manière pacifique à des manifestations anti-gouvernementales lors du Printemps arabe.
Table of Contents (Show / Hide)
![Arabie saoudite : 41 jeunes chiites décapités dans une exécution de masse](https://cdn.gtn24.com/files/france/posts/2022-03/thumbs/img_20220317_123556_799.jpg)
L’Arabie saoudite a procédé, samedi 12 mars, à l’exécution de quatre-vingt-un détenus, condamnés à la peine capitale. Une mesure que le royaume justifie en affirmant que les mis à mort étaient coupables de terrorisme et de « crimes odieux ».
« Au moins trente-huit des exécutés n’ont pas commis de crime majeur selon les lois internationales », affirme Duaa Dhairy, chercheuse au sein de l’European Saudi Organisation for Human Rights.
"Parmi ceux qui ont été décapités le 12 mars, 41 appartenaient à la minorité chiite et avaient participé à des manifestations contre le gouvernement en 2011-2012 en demandant de pouvoir participer davantage au processus politique, sept autres étaient yéménites et un syrien", a détaillé Michelle Bachelet, Haut-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, lundi 14 mars, dans un communiqué.
Dans le cas des yéménites "les exécutions semblent liées à la guerre en cours au Yémen", note encore la Haut-Commissaire.
"La mise en œuvre de la peine de mort à la suite de procès non équitables est interdite par les législations internationales en matière de droits de l'homme et de droit humanitaire et peuvent être considérés comme des crimes de guerre", écrit l'ancienne présidente du Chili.
Michelle Bachelet dit aussi son inquiétude face à la législation saoudienne qui englobe "une définition très large" de ce qui représente du terrorisme et risque de "transformer en criminels, des gens qui exercent leur liberté d'expression et leur droit à manifester pacifiquement".
La peine de mort aussi pour les mineurs
Dans le cadre des réformes, l'Arabie saoudite a annoncé en 2020 qu'elle mettait fin à la peine de mort des personnes alors qu'ils avaient moins de 18 ans.
Mais samedi, un Saoudien, 13 ans, condamné à mort alors qu'il était mineur. Il a été hospitalisé après avoir commencé une grève de la faim, selon sa famille et Reprieve.
Exécutions de chiites
En 2019, le royaume a décapité 37 citoyens saoudiens, pour la plupart appartenant à la minorité chiite, lors d'une exécution massive.
Il a également publiquement cloué le corps et la tête coupés d'un extrémiste condamné à un poteau en guise d'avertissement aux autres. De telles crucifixions après exécution se produisent dans le royaume.
Des militants, dont Ali Al-Ahmed, de l'Institut américain des affaires du Golfe, et le groupe Democracy for the Arab World Now ont déclaré qu'ils pensaient que plus de trois douzaines de personnes exécutées samedi étaient également des chiites.
Les chiites, qui vivent principalement dans l'est du royaume riche en pétrole, se plaignent depuis longtemps d'être traités comme des citoyens de seconde zone.