Accusé d'avoir été une «courroie de transmission» du pouvoir russe, le RN dénonce un «procès politique»
- Le Pen était régulièrement accusée de connivence avec la Russie en raison d’un prêt russe contracté par l’ex-FN en 2014
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Des extraits du rapport, rédigé par la députée Renaissance, Constance Le Grip, ont fuité jeudi sur Mediapart et RMC. Elle y insiste sur « l'alignement » du FN sur le « discours russe » au moment de « l'annexion illégale » de la Crimée en 2014. L'année pendant laquelle le FN a contracté un prêt auprès d'une banque russe. Pas de lien de cause à effet établi avec certitude par la commission, mais le rapport pointe les contacts fréquents entre des élus FN puis RN et des responsables russes. « Il y a un parti politique en France qui s'est avéré être, beaucoup plus que d'autres, un vecteur privilégié, un relais d'un narratif russe et de discours émanant du Kremlin », pointe Constance Le Grip
C'est le RN qui avait lancé cette commission d'enquête parlementaire, censée désamorcer les accusations régulières sur le sujet. « C’est l’arroseur arrosé », commente le député écologiste Julien Bayou au micro de Pierrick Bonno, du service politique de RFI, en tout racontant comment la commission dont il fait partie s’est retournée contre le parti qui l’avait déclenchée. « Ils ont voulu jouer, ils ont perdu. C'est-à-dire qu'ils ont vraiment voulu se blanchir avec une commission d'enquête, eh bien à la fin, ça se termine par l'audition de Marine Le Pen qui est mise en difficulté où nous lui faisons reconnaître qu'il y a un lien financier avec la Russie. » Selon Julien Bayou, Marine Le Pen pourrait avoir menti sous serment pendant son audition, des soupçons de faux témoignages que certains députés souhaitent porter en justice.
Une « commission malhonnête » pour Marine Le Pen
Les élus RN, dont le président de la commission Jean-Philippe Tanguy, ont voté contre le rapport, adopté par 11 voix contre cinq, selon une source parlementaire. LFI s'est abstenu. Le rapport montre « a minima une désinvolture coupable » du RN à l'égard de la Russie, mais il n'est pas « exhaustif » sur l'influence d'autres États en France, a estimé l'Insoumis Aurélien Saintoul.
Marine Le Pen parle d’une « commission malhonnête » et dénonce un « procès politique ». La patronne du Rassemblement national avait été auditionnée pendant quatre heures, la semaine dernière. Lors d’une conférence de presse convoquée à la hâte, le président RN de la commission, Jean-Philippe Tanguy, s’est dit consterné, contestant les conclusions d’un rapport selon lui « hors sujet » et qui vient torpiller le message qu’espérait faire passer le RN. « Je suis vraiment consterné. Certains concluent qu'on serait une courroie de transmission. Rien ne permet aujourd'hui d'établir ces éléments. Bien au contraire, ce n'est pas du ressort de la commission d'enquête parlementaire et on est dans le procès politique totalement. »