Gianni Infantino a affiché son soutien aux populations victimes de discriminations ou de violences au Qatar, à la veille du match d’ouverture du Mondial organisé par le Qatar.
C’est une voix importante dans le concert footballistique mondial. Gianni Infantino, le président de la toute-puissante Fifa, s’est exprimé ce samedi, à la veille du début du controversé Mondial au Qatar, pour dire son soutien à la fois aux organisateurs de la compétition et aux victimes de discriminations voire de violences dans le Golfe.
« Aujourd’hui, je me sens Qatari. Aujourd’hui, je me sens Arabe. Aujourd’hui, je me sens Africain. Aujourd’hui, je me sens gay. Aujourd’hui, je me sens handicapé. Aujourd’hui, je me sens travailleur immigré », a-t-il déclaré, dans un monologue introductif, lors de la conférence de presse inaugurale de l’événement.
« Qu’importe la religion, la race, l’orientation sexuelle, les croyances, tout le monde est bienvenue. C’était notre condition, et le Qatar s’y tient », a-t-il assuré. Certes, « il y a des lois » contre les personnes LGBT. « Mais elles existent dans beaucoup de pays dans le monde », a justifié Gianni Infantino. « Alors, que voulez-vous faire ? Rester chez vous et critiquer les Arabes et les Musulmans car ce n’est pas autorisé d’être gay dans l’espace public ? Bien sûr que je pense que ça devrait être autorisé ».
Début novembre, le président de la Fifa avait sèchement demandé aux 32 sélections de « se concentrer sur le football » et de ne pas se laisser « entraîner dans toutes les batailles idéologiques ou politiques » face à la volonté de plusieurs capitaines de sélections nationales de porter un brassard multicolore lors de leurs rencontres.
« Pourquoi personne n’a reconnu les progrès »
Pendant la conférence de presse de ce samedi matin, Gianni Infantino a, ensuite, critiqué les « leçons de morale » qui relèvent de « l’hypocrisie », selon lui. « Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pointer ce qui n’a pas fonctionné », a-t-il tenté de nuancer. Mais « pour ce que nous, les Européens, avons fait au cours des 3 000 dernières années, nous devrions nous excuser pour les 3 000 prochaines années avant de donner des leçons de morale aux autres ».
Le sort réservé aux travailleurs migrants, qui font fonctionner ce pays de moins de 3 millions d’habitants, dont près de 90 % d’étrangers, a été pointé du doigt dans les pays occidentaux. Le Qatar, qui dit déceler du « racisme » derrière ces attaques, insiste sur les progrès apportés à sa législation sociale en un temps record et dément avec force que des milliers d’ouvriers aient trouvé la mort sur ses chantiers. Une rhétorique reprise par le président de la Fifa à l’occasion de son discours introductif ce samedi. « Je me demande pourquoi personne n’a reconnu les progrès qui ont été faits depuis 2016 », a-t-il même commenté.
Sur un autre sujet, Gianni Infantino a par ailleurs estimé que les supporters pouvaient « survivre » sans « bière pendant trois heures ». Ce vendredi la Fifa - cédant aux injonctions du pays hôte - a décidé d’interdire la vente et la consommation d’alcool aux abords et à l’intérieur des huit enceintes du Mondial
Le Parisien